vendredi 31 juillet 2009

Enfin!

Enfin un piment rouge à 100 %! L'an dernier, le premier piment complètement rouge avait été récolté le 14 juillet. Cette année, c'est avec deux semaines de retard que le premier spécimen bien rouge est apparu. Ailleurs dans la serre on commence à constater d'autres signes de mûrissement qui signalent (enfin) l'approche des activités de récolte qui se poursuivra, on l'espère, jusqu'au début octobre. Mais rouge ne signifie pas mûr. Il reste à ce spécimen encore quelques jours pour qu'il soit fin prêt, ce qui se percevra davantage au toucher qu'à la couleur. Hier, l'auteure culinaire Kate Hill installée installée à Camont dans le sud-ouest de la France signalait aussi l'apparition de son premier piment gorria bien rouge dans son potager. C'est la saison!

Ici, l'arrivée jugée tardive peut être attribuée à deux facteurs : la météo inclémente (sujet sur lequel je ne m'étendrai pas) et une technique de transplantation différente de celle utilisée l'an dernier. Nous avons volontairement « pincé » les fleurs qui apparaissaient déjà sur les plantules au moment de les transplanter, un technique qui, dit-on, favorise l'enracinement avant le développement de la plante.

Pour ce qui est des tomates (Montreal Tasty), les plants atteignent maintenant deux mètres (ceux de notre coloc de serre, des Rose-Aimée, arrivent à trois mètres!) avec une belle floraison et une fructification prometteuse. Même les drageons repiqués portent maintenant des fleurs et certains atteignent un mètre.

Il ne reste plus qu'à se souhaiter du soleil. Beaucoup de soleil...

jeudi 9 juillet 2009

Madame Kayler aime bien

Véritable pionnière de la chronique gastronomique au Québec, Françoise Kayler nous fait l'honneur d'une mention dans son blogue.

Quel est le lien entre le Pays Basque et Lanaudière? Espelette et Sainte-Béatrix. Et Christophe Colomb qui aurait apporté en Europe, ce fameux piment qui est revenu en Amérique... le piment devenu d'Espelette, que l'on cultive maintenant à Sainte-Béatrix et qui est vendu sous ce nom.

C'est un piment particulier, chaud, mais non brûlant, parfumé et, même, fruité.

Au printemps dernier, les élèves en formation en Cuisine supérieure à L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec et leurs professeurs, ont inscrit le piment de Sainte-Béatrix au menu d'un souper gastronomique de fin de session.

Le billet complet sur Gastronote.

samedi 4 juillet 2009

Une recette de Julio : Sauce Huancaina

Voici une sauce/trempette toute estivale, une adaptation d'une sauce typique de la province de Huancayo au Pérou. N'hésitez pas à napper cette sauce sur un pavé de saumon, des crevettes, une poitrine de poulet, un chou-fleur. Elle convient aussi aux trempettes pour crudités et relève d'une manière fort agréable les salades de pâtes.

Ingrédients :

- une cuillerée à soupe de Piment de Sainte-Béatrix
- 100 g de feta
- un œuf cuit dur
- 125 ml de lait (plus ou moins selon la consistance désirée)
- huile de pépins de raisin ou huile végétale de qualité au goût neutre

Mettez tous les ingrédients dans le mélangeur et mélangez jusqu'à l'obtention d'une sauce lisse. Ajoutez un filet d'huile et le tour est joué.

Cette recette me vient d'un cuisinier et styliste culinaire péruvien installé à Montréal, Julio Guerra. Il publie sur Flickr des photos de certaines de ses créations.

Bon appétit!

Contrer les maladies fongiques

L'abondance de précipitations sur le sud du Québec ces derniers temps commence à causer bien des ennuis à certaines cultures affectées par des maladies fongiques dont le mildiou, l'oïdium, la pourriture grise et la mosaïque des légumes. Le site Jardin à manger consacre une page à ces vilaines maladies causées par les champignons et, selon la nature de l'infection, propose des solutions biologiques (purin d'ortie, décoctions d'ail ou de prêle, etc.).

J'entends déjà dire « Oui, mais tu produis en serre... il ne pleut pas dans une serre... » C'est convenu, mais si des conditions d'humidité prévalent à l'extérieur, sans période d'assèchement, les cultures en serre risquent d'être affectées par des maladies fongiques.

Pour ma part, j'obtiens d'excellents résultats avec le « thé de compost aéré », qui consiste à oxygéner un mélange eau/compost durant la macération pour stimuler la vie bactérienne aérobique.  Les bactéries aérobiques dévoreront les bactéries anaérobiques qui peuvent être nuisibles aux plantes. En plus de servir d'amendement de sol comme le thé de compost simple, la version aérée constitue un puissant fongicide et antibactérien qui s'avère utile par temps humide.

Remarque : Je produis en mode biologique, donc les produits cités plus bas sont certifiés bio.  Je tiens à préciser n'avoir aucun lien commercial ou autre avec ces fabricants, ni leurs distributeurs, outre le fait que j'utilise leurs produits.

Matériel

Il faut évidemment du compost «mûr».  Évitez les composts trop jeunes ou ceux contenant du fumier qui n'aurait pas eu le temps de fermenter et de se décomposer entièrement.  Pour ma part j'utilise le Biomax d'un NPK 1,8/1,8/1,8.

Il vous faudra aussi un contenant approprié.  J'utilise un seau blanc en plastique de 22 litres (5 gallons) semblable à ceux qu'on trouve dans les quincailleries ou chez les marchands de peinture.  Méfiez-vous des seaux usagés qui auraient pu contenir des substances chimiques ou toxiques.  En achetant un seau neuf, vous aurez l'esprit en paix.

L'aération du mélange se fait à l'aide d'une petite pompe à air qui sert à oxygéner les aquariums et qu'on trouve dans les animaleries.  Vous aurez aussi besoin d'une pierre d'aération rectangulaire, et d'une certaine longueur (selon votre installation) de tube flexible pour relier la pierre d'aération à la pompe.

Prévoyez aussi un outil (simple morceau de bois) pour brasser le mélange.

Vous devrez aussi avoir à portée de la main une substance sucrée facilement soluble dans l'eau comme de la mélasse.  J'utilise de la mélasse noire biologique.

Composition

Commencez par remplir le seau d'eau aux trois quarts de sa capacité.  L'eau de pluie ou de source est recommandée.  Si l'eau du robinet est traitée (chlore, fluor, etc.), je vous suggère de faire fonctionner l'aérateur durant 24 heures avant d'y ajouter le compost de manière à permettre l'évaporation des produits chimiques que l'eau pourrait contenir.

Les proportions peuvent varier selon les recettes et leurs auteurs, mais j'utilise un litre de compost que je verse dans l'eau en brassant le tout vigoureusement pour que les agrégats se détachent.  Si ce n'est déjà fait, actionnez l'aérateur.

Ajoutez ensuite un quart de tasse de mélasse noire.  Je vous recommande de la diluer d'abord dans de l'eau chaude, elle sera plus facile à intégrer à votre mixture.  Le rôle de la mélasse est de nourrir les bactéries aérobiques pour éviter qu'elles se détruisent entre elles.  Elle contient aussi des oligo-éléments utiles aux plantes (calcium, fer, magnésium, etc.) qui se retrouveront dans votre thé, donc dans votre sol.

Il importe de brasser votre mélange au moins deux fois par jour en remuant bien le fond du seau.  À température ambiante, votre thé sera prêt en 3 à 5 jours.  Si la température ambiante est trop élevée (exposition du seau au soleil, fabrication dans une serre, etc.), soit la maturation prend plus de temps, soit elle échoue complètement.

Le signe le plus tangible pour déterminer si votre thé est prêt est la formation de grosses bulles en surface.  Elles peuvent atteindre plusieurs centimètres.  C'est d'ailleurs pourquoi il ne faut remplir le seau qu'aux trois quarts.  À ce stade-ci, il est prêt à l'utilisation.   Il se maintiendra encore quelques jours, selon que vous y ajoutiez une très légère dose de mélasse pour continuer d'alimenter les bactéries. Un compost mûr dégage très peu d'odeur, le processus peut donc s'effectuer sans problème à l'intérieur ou sur un balcon.  Si votre mixture dégage une odeur désagréable, c'est probablement parce que le compost utilisé n'était pas mûr.  Il ne faut pas utiliser un thé qui dégage une odeur désagréable, il pourrait davantage nuire à vos plantes que les aider.

Utilisation

Une fois votre thé de compost arrivé à maturation, il sera prêt à vaporiser sur les plants atteints de champignons. Pour ce qui est de la vaporisation foliaire, il faudra filtrer le thé avant de le verser dans un vaporisateur, car les particules en suspension risqueraient de bloquer la buse du vaporisateur.  Je déconseille la passoire, tout comme la mousseline à fromage, car elles ne sont pas assez fines.  Utilisez plutôt un bas de nylon.  Utilisez une solution d'une partie de thé pour quatre parties d'eau, et 15 ml de savon biodégradable par litre comme agent surfactif pour une meilleure adhésion à la surface des feuilles.  Si la vaporisation vise à détruire des fongus ou à contrer des infections bactériennes, il importe de vaporiser les feuilles des deux côtés.

Pour la vaporisation foliaire, on peut se procurer un bon vaporisateur à pression si on a beaucoup de plantes à traiter, sinon on peut réutiliser un vaporisateur de nettoyant bio.

Vous pourrez aussi rincer votre matériau de filtrage, et utiliser l'eau de rinçage comme décrit ci-haut pour les résidus de fond de seau.

Autres considérations

Les compositions de thés de compost sont multiples, il est possible de faire nombre d'expériences selon les ratios NPK des composts disponibles.

Par exemple, constatant une carence en azote de certains plants en serre, j'ai préparé un thé de compost selon la recette décrite ci-haut, sauf que j'ai utilisé 500 ml de compost de fumier de chauve-souris (guano) de marque Acadie (NPK de 12/2/2, forte teneur en azote).  L'effet correctif s'est fait sentir trois jours après l'application (fertigation et vaporisation).

Un avantage du thé de compost bio c'est, contrairement aux préparations chimiques «dures», la quasi-impossibilité de surdose.  Il convient toutefois de respecter la consigne pour sols secs ou humides énoncée plus haut.

Sur des produits comestibles, il est recommandé de ne pas vaporiser à moins de sept jours de la date prévue pour la récolte.  

Si vous n'avez pas besoin d'une telle quantité de thé, je ne vous recommande pas de tenter de produire du thé en plus petite quantité, le calcul des proportions devient difficile et il semble falloir une masse critique pour le développement du thé.  

Comme on ne peut entreposer le thé de compost plus de 24 heures dans un contenant fermé (anaérobie), pourquoi ne pas le partager avec des voisins ou des amis? Ils vous en seront reconnaissants.  Il peut aussi fort bien servir d'engrais pour les plantes d'intérieur.  

Enfin, une fois l'opération terminée, lavez bien votre matériel avant de le ranger ou d'entreprendre la fabrication d'un autre lot de thé afin d'éviter toute contamination.

Bonne culture.

vendredi 3 juillet 2009

Une recette de Catherine : Côtelettes de porc BBQ, chèvre et Piment d'Espelette de Sainte-Béatrix

Dernièrement, j’ai pêché au marché une petite fiole du Piment de style Espelette de Sainte-Béatrix. Quel bon achat! Ce piment est présenté en flocons, et non en poudre. Sur la langue, une pointe de sucre, puis une puissance assurée. C’est un produit tout en finesse. À l’oeil comme au goût, on sent qu’il a été élaboré avec soin et qualité. Que faire de cette fiole maintenant? Mais tout! J’ai d’abord commencé par faire des calmars frits (accompagné d’une mayonnaise au piment d’Espelette, bien sûr), puis ces divines côtelettes de porc BBQ au chèvre frais, au zeste d’orange... et au piment d’Espelette de Sainte-Béatrix.

La recette aux Obsessions gourmandes

Une recette de Martine : Saumon gravlax au Piment de Sainte-Béatrix

Dans cette recette, j’ai trouvé un grand avantage à la texture de flocons choisie par les producteurs du Sainte-Béatrix : contrairement à un piment réduit en poudre (la forme sous laquelle on achète couramment l’Espelette, qui remplace avantageusement le poivre pour mettre du piquant dans les recettes), les flocons se réhydratent dans les plats. Lorsqu’on a le bonheur d’en croquer un morceau, on a en bouche une saveur évoquant celle du piment bien mûr! C’est particulièrement notable lorsqu’il macère, comme c’est le cas dans une recette de gravlax.

La recette aux Banlieusardises

Les Jardins du Grand-Portage : 30 ans!

Chapeau aux jardiniers. « En mai 1980, Yves Gagnon et Diane Mackay plantaient leurs premiers arbres et aménageaient leur premier jardin écologique sur un plateau sableux du piedmont lanaudois. Au fil du temps, ils y ont aménagé de vastes jardins de légumes et d’herbes biologiques, des jardins aquatiques et des jardins anglais, un verger domestique et un réseau de sentiers forestiers créant ainsi les Jardins du Grand-Portage. Ces dernières années, les jardiniers ont donné une touche orientale aux jardins : teintes sobres, aménagements dépouillés, lignes épurées. L’ambiance convie à une plus grande simplicité dans le mode de vie. Elle suggère une austérité paisible. Qui prend le temps de circuler dans les sentiers étroits sera séduit par la beauté tranquille des lieux. Assis au jardin zen sur le vieux banc de bois, la frontière entre les diverses composantes du jardin semblent s’estomper. Le visiteur fait alors étrangement partie de toute chose. »

À signaler, les formations données aux Jardins : 11 juillet, le jardinage écologique, par Yves Gagnon; le 18 juillet, les plantes médicinales, récolte et transformation par Diane Mackay (sera aussi reprise le 19 septembre). Tous les détails sur le site des Jardins du Grand-Portage.

La Montreal Tasty

Bien que le piment domine largement l’espace disponible dans la serre, il y a toujours place pour quelques petits extras de solanacées. Cette année, le choix s’est porté sur un cultivar de tomate patrimoniale, la Montreal Tasty (photo : fin juin). On peut trouver des semences chez les semenciers spécialisés. On a intérêt à le soutenir à l’aide d’un tuteur, d’une cage ou d’un système d’accrochage vertical en raison du poids des fruits (plant indéterminé). J’ai vu certains spécimens dépasser les 400 grammes. En pollinisation libre, sa largeur tout comme sa hauteur varient de 45 à 90 cm, et le plant atteint la maturité entre 70 et 80 jours.

Si certains soutiennent que les cultivars indéterminés produisent des fruits moins savoureux, ce n’est certainement pas le cas de la Montreal Tasty. Elle donne de grosses tomates charnues (photo : août 2007), très goûteuses et côtelées, à haute teneur en sucres et de belle acidité qui s’apprêtent aussi bien en salade, en sandwich, que farcies/gratinées ou en sauce. Côté pratique, on la dit résistante à la verticilliose (maladie fongique qui s’attaque d’abord aux feuilles du bas).